DU MORRONE ET DE LA MAIELLA.
Voici quelques photos anciennes des bergers des montagnes des Abruzzes qui vous aideront à comprendre en quoi consistait le métier de berger.
La vie était rude pour ces bergers de montagne. Ils vivaient loin de tout, subissaient les intempéries et les attaques des loups. Lorsqu’en plaine on parlait d’une averse, à cette altitude cela devenait un véritable déluge de pluie et de grêle. La foudre frappait sans répit et c’était la première cause de mortalité parmi les brebis. L’eau était rare et souvent il fallait boire l’eau des flaques. Les bergers les plus aguerris savaient où trouver de l’eau. Les anciens avaient creusé dans la roche des petites cavités dans lesquelles ils recueillaient l’eau : les « acquareul ». Ceux ci étaient remplis d’eau putride et pour pouvoir la boire il fallait la filtrer dans un linge afin d’éliminer les impuretés et les petits vers qui s’y développaient.
Les chiens aussi vivaient dans ces conditions extrêmes : leurs repas étaient constitués des restes de ceux de leurs maîtres et du petit lait issu de la fabrication du fromage.
Il y a très peu de photos qui témoignent de la vie de ces bergers.
Les appareils photos étaient un luxe consenti à un petit nombre de privilégiés à qui il ne serait pas venu à l’esprit de partir en excursion pour photographier des bergers !
Nous sommes cependant parvenus à dénicher quelques clichés et nous voulons vous faire partager ces extraordinaires photos.
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Une extraordinaire photographie prise à
la croix du mont Pratolana del Morone Les bergers se postaient à cet endroit en surplomb, afin de surveiller leurs troupeaux en train de paître en contrebas. Il arrivait quelquefois que quelqu’un vienne en montagne pour une excursion ou pour acheter du fromage. Il rompait alors l’isolement dans lequel se trouvaient les bergers. Sur la photo, on peut voir le berger (Luigi Petrella) entouré de quelques jeunes gens et du jeune Père Coluzzi (le premier en bas à droite) personnage inoubliable de la paroisse. |
| Les bergers fabriquaient directement leur
fromage en montagne. Ensuite, ils chargeaient leurs mules et
descendaient dans les vallées pour vendre leur précieuse marchandise.
Sur la photo nous voyons à gauche un berger dont le nom m’échappe en
compagnie d’Antonio Petrella, le grand père de Marco Petrella. On peut
voir également quelques uns des ustensiles typiques des bergers : « lu
cutteur » pour chauffer le lait, le bâton traditionnel utilisé pour
faire paître les brebis (à gauche), et le seau pour récupérer le lait
à peine tiré. |
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-Voici encore une photo d’Antoine Petrella alors qu’il fait sortir ses brebis et ses chèvres du petit enclos où l’on enfermait les bêtes. On accompagnait les brebis sur la pâture de l’Accio Rosso sur le Morrone. Pendant les périodes plus chaudes, on les déplaçait vers le Monte Amaro, sur la Maiella et on les faisait paître dans la vallée de la femme morte. Enfin en août on redescendait les bêtes vers les bergeries. |
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Sur cette photo, Antonio Petrella prépare son fromage à la bergerie du Morrone. Derrière le chapeau, on remarque les écuelles « friscelle » qui servaient à presser le fromage et le mettre en forme. |
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Pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions, les bergers avaient pour habitude de réunir leurs brebis en un seul troupeau appelé « morra ». Ci dessous un groupe de bergers fabriquant le fromage devant leur « maisonnette ».
Le premier en haut à droite est Luigi Petrella, le père de Marco Petrella. Luigi a encore dans les mains une forme de fromage à peine faite. Nous ne connaissons pas le nom des autres personnes. L’homme en bas à droite caresse un petit chien. Il était très fréquent de mettre dans une meute un petit chien qui servait à alerter les grands chiens de garde blancs. En général ces chiens étaient beaucoup plus attachés aux bergers qui les acceptaient parmi eux. Les chiens de brebis par contre devaient rester avec les bêtes et ils n’étaient pas autorisés à pénétrer dans les abris. Sur la photo on voit un abri de berger composé d’un mur de pierres recouvert de feuilles, de branches et de tôles.
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Sur la photo à gauche, Luigi Petrella avec ses brebis. |
